L’un des derniers livres-événements de Bragelonne est en liberté depuis un mois maintenant. Pour accompagner dignement cette 30e Fête de la Musique, et parce qu’on avait promis, voici un petit papier sur la merveilleuse comédie musicale adaptée du roman de Gregory Maguire.

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La première de Wicked a eu lieu au George Gershwin Theatre de Broadway le 30 octobre 2003, soit huit ans après la sortie américaine du livre. Mais le projet sur les planches date de 1997. À cette époque, le metteur en scène Stephen Schwartz persuade ses coproducteurs que cette adaptation doit se faire sous la forme d’une comédie musicale. Le potentiel du roman est énorme, aussi bien comique que dramatique, ce qui pourrait créer un entre-deux explosif. Bien qu’un nombre conséquent de petites choses diffère du roman original, chacune des libertés prises par Schwartz a pour but de rendre le spectacle plus puissant.


La bande-annonce de la dernière troupe anglaise en date.


Après quelques années de travail, le Musical est écrit et composé. Reste à trouver les deux têtes d’affiche.

Kristin Chenoweth est sélectionnée pour interpréter Galinda, la sorcière du Nord (beaucoup plus présente que dans le roman). Malgré son mètre cinquante, Chenoweth déborde de charisme grâce à sa petite voix. Délicate et presque fluette au parler (une voix à l’hélium, comme elle le dit elle-même), il n’empêche qu’au chant, la soprano impose une technique démentielle.

Quant au rôle titre, celui d’Elphaba, il est tout d’abord confié à Stephanie J. Block, avant de revenir à Idina Menzel. Bien que ce ne soit pas son premier rôle, c’est avec Wicked que cette alto connait la consécration… comme le reste du cast.

Très vite, plusieurs chansons de la comédie deviennent des références : The Wizard and I, What is this Feeling (la meilleure parodie de chanson d'amour… qui devient une chanson de haine !), For good… et que dire de Defying Gravity, qui reste à ce jour l’un des plus grands airs de tous les temps.


Defying Gravity
, par Idina Menzel et Kristin Chenoweth

aux Tony Awards 2006

C’est simple, la toute première troupe d’acteurs/chanteurs reste mythique. Le succès de Wicked arrive d’emblée. La production affiche complet pour chaque représentation, et elle est nommée aux Tony Awards un nombre incalculable de fois. On ne parle même pas des récompenses, qui se comptent par dizaines. Du coup, le budget initial est amorti dès la première année d’exploitation. Le spectacle qui séduit de plus en plus de monde réussit le coup de force de rapporter, chaque semaine, plus d’un million de dollars de bénef’ !

D’une manière générale, le public apprécie non seulement la musique, mais aussi les différents thèmes abordés : le statut des femmes, les relations amicales qui éclatent, les conventions sociales… Bien sûr, le fait d’emprunter le monde d’Oz comme toile de fond y est aussi pour quelque chose. En Étasunie, l’œuvre de L. Frank Baum est largement ancrée dans la culture populaire depuis bien longtemps. (La citation « We’re not in Kansas anymore » fait partie du quotidien, pour vous donner un exemple.)


Pour les fans de Doctor Who : un petit détournement de John Barrowman (Torchwood) :
The Wizard and I devient The Doctor and I.

Le show s’est exporté à Londres, l’autre capitale du Musical, ainsi qu’en Allemagne ou au Japon. On parle aussi d’une éventuelle version française. Quoi qu’il en soit, c’est un succès intemporel, qui n’est pas prêt de s’éteindre. Aujourd’hui encore, Wicked est à l’affiche du Gershwin Theatre et du Apollo Victoria Theatre de Londres.

Parmi les impacts les plus récents, on peut évidemment parler de Glee, la série désormais culte de Ryan Murphy. Le jeune casting emprunte régulièrement quelques chansons à Wicked. D’ailleurs, Menzel et Chenoweth ont toutes deux participé à quelques épisodes.



For good, par Rachel (Lea Michele) et Kurt (Chris Colfer)
dans le dernier épisode de la saison 2 de Glee.

Pour conclure… ben, allez à Londres, quoi.

Quant aux réfractaires et à ceux qui n’apprécient pas plus que ça les comédies musicales… ben, vu la tronche de la majorité des productions françaises, on peut vous comprendre. Mais très sincèrement, les shows anglo-saxons, qu’ils soient montés à Brodway ou à Londres, sont réellement d’une qualité époustouflante. On ne va pas simplement au théâtre, là-bas, on change de monde pendant deux heures. Eh puis, sans aller jusqu'à une salle, vous pouvez toujours revoir l'épisode musical de Buffy ou mater Dr Horrible de ce bon vieux Joss Whedon...

Et comme dirait Barney



Sinon, vous pouvez toujours attendre les adaptations ciné et TV, toutes deux prévues prochainement. À noter que celle prévue pour le petit écran serait directement adapté du roman. Et en attendant, n’oubliez pas d’acheter le roman, hein ? C’est vraiment l’un des plus grands livres qu’on ait publiés.

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What is this Feeling… la meilleure parodie de chanson d’amour…
… qui devient une chanson de haine.

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