Les premiers titres de notre nouvelle collection "primo-numérique" sortiront le mercredi 22 janvier. Parmi eux on trouve Seuls, un roman fantastique (dans tous les sens du terme.) On vous propose aujourd’hui de vous présenter cet ouvrage plus en détails et de faire connaissance avec son auteur.
Mathieu pensait faire un aller-retour express en République tchèque : le temps de régler les affaires de son grand-père, tout juste décédé, et peut être de boire une bière dans une pivnice typique de Prague avec son frère, son neveu et un ami. Mais à peine a-t-il mis le pied dans le village sinistre de ses ancêtres que l’escapade tourne au cauchemar. De la Bohême profonde aux vieilles rues de Prague, de l’antique Sumer à la Vienne impériale, des Cathares aux armées nazies, Mathieu suivra un chemin jalonné d’épouvantables découvertes. Un voyage avec pour compagnons la peur, la mort et une vieille paire de lunettes.
Bonjour Mathias. Pourrais-tu commencer par te présenter aux lecteurs qui ne te connaissent pas (encore) ?
J’ai 42 ans, je vis en région parisienne, suis marié et père d’un garçon formidable de trois ans et demi. Je me suis mis à l’écriture sur le tard, j’entends l’écriture de livres, voici six ans environ. J’ai eu l’immense chance de découvrir le forum de Cocyclics assez vite, merveilleux lieu d’échange et de travail pour jeunes (et moins jeunes) auteurs. J’ai écrit plusieurs nouvelles qui ont été publiées sur des supports aussi divers que l’anthologie papier, le numérique, le fanzine et le webzine.
Comment es-tu arrivé chez Bragelonne ?
Cela s’est fait très simplement, un peu à la manière d’un conte de fées. En février 2012, je suis allé à mon premier festival des littératures de l’imaginaire (Zone Franche, à Bagneux). Je connaissais Bragelonne, bien sûr, et Stéphane Marsan était là pour participer à quelques conférences, entre autres. Je l’ai croisé dans une allée, et comme il était seul, sans personne autour, je me suis jeté à l’eau et l’ai abordé. Je lui ai parlé de mes deux projets de romans en cours. Il m’a écouté avec bienveillance, puis m’a donné sa carte en me demandant de lui envoyer les textes lorsqu’ils seraient achevés. L’un d’eux était Seuls. Je pense que tu devines aisément la suite de l’histoire…
Justement, parlons de ton livre. Comment est-il né ? Qu’est-ce qui a motivé son écriture ?
L’idée de départ est née vers 2000. À cette période, j’ambitionnais d’écrire des scénarios de films, des documentaires historiques et des dessin-animés. Seuls était l’un de ces projets. Je voulais en faire un film amateur, tourné avec trois francs six sous, mais je n’ai jamais pris le temps de réellement développer ce scénario, qui est resté dans ma tête pendant plusieurs années jusqu’à ce que je le sorte de sa torpeur un jour de janvier 2011.
En lisant Seuls, on ne peut s’empêcher de penser un peu à Lovecraft. Est-ce une influence, une volonté ou, au contraire, une surprise ?
Une influence et une volonté. Il y a une chose que j’aime dans les récits de Lovecraft, que j’aime vraiment, c’est cette ambiance simple, quotidienne, presque réaliste qui les baigne, et sur laquelle le maître jette quelques petites pincées de fantastique, juste assez pour déformer un tout petit peu notre vision de la réalité. J’aime aussi la perspective historique toujours présente, les recherches souvent entreprises par le protagoniste principal pour tenter de comprendre les phénomènes étranges dont il est le témoin. Pour mon roman, je voulais poser cette ambiance, faire de mes « héros » des gens tout à fait ordinaires, qui ont simplement la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et voir comment ils essaient de se sortir de ce qui leur tombe dessus. Ceci dit, précisons que Seuls ne s’inscrit absolument pas dans le mythe de Lovecraft, Cthulhu et ses copains ne font pas partie du casting !
Quelles sont les éventuelles autres sources d’inspiration qui t'ont influencé pour écrire cette histoire?
L’Histoire, tout d’abord. J’en suis passionné, j’en ai beaucoup lu. Pour tout ce que l’on en sait – l’Histoire, c’est l’actualité en différé, ce qui a été un jour le présent –, mais aussi pour tout ce que l’on n’en sait pas : tous ses mystères, qui nous permettent tous les fantasmes et qui sont autant de portes qu’on brûle de franchir. L’autre source d’inspiration a été la République Tchèque, la Bohème, la ville de Prague, le pays de mes deux parents, celui qui a vu naître mon frère aîné juste avant que la famille n’émigre en France, au lendemain du Printemps de Prague. Mon père louait un appartement aux pieds du Pont Charles dans les années 1997-2003, et il possède une petite maison ancienne dans la campagne profonde. Il connaît très bien le vrai Prague, ses vieilles brasseries, ses endroits encore authentiques et il me les a fait découvrir. J’en partage quelques-uns dans Seuls. Tous les lieux du roman ou presque existent réellement. J’ai foulé le sol d’à peu près chacun d’entre eux.
J'en conclus que tu as dû toi-même du partir en Europe de l’est pour régler des questions familiales ?
Bien sûr. Avec mon frère. T’ai-je dit qu’il se prénommait Stéphane ?
Comment percevais-tu le numérique avant ? Et est-ce que ton avis a changé maintenant que tu es toi-même diffusé de cette façon ?
Je ne possédais pas de liseuse jusqu’à ce que le Père Noël ait la bonne idée de m’en offrir une le mois dernier. Il a bien fait, n’est-ce pas ? Pour être franc, je n’avais pas franchement d’avis sur la question. J’aime l’objet livre, comme j’aimais le laserdisc avant l’arrivée du DVD. C’est beau, un livre papier. Encombrant, aussi… Le numérique possède de sérieux avantages, c’est un fait certain. Mais ce que je trouve de plus important, c’est le texte. Or le texte, quand on y réfléchit bien, il défile dans la tête du lecteur. C’est bien l’imagination du lecteur, son support de prédilection, non ? Alors si la source d’émission est un bout de papier ou un bout de plastique, quelle importance, au fond ?
Question rituelle : comment résumerais-tu cette œuvre… en seulement trois mots?
Mon premier roman.
Quels sont tes projets ?
Je travaille actuellement sur le tome 2 d’une trilogie de Fantasy intitulée La Guerre des deux lunes. Le tome 1 est en ce moment en lecture chez une maison d’édition que j’aime particulièrement et que tu connais bien. Son nom fait référence à l’un des personnages créés par Alexandre Dumas. Tu as une idée ? Pour ceux que cela pourrait intéresser, je parle de ce premier tome, Les Gardiens de la République, sur le blog de Tintamare, l’association partenaire de CoCyclics. J’y explique sa genèse et j’en donne le pitch, bien sûr. C’est un projet de grande envergure, une véritable saga, une histoire qui me tient particulièrement à cœur… et dont nous aurons peut-être l’occasion de reparler !