Snark : Entretien avec Marine Le Goascoz, auteure de La Fille des Pierres

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Snark : Entretien avec Marine Le Goascoz...

Pour ce premier billet de l’année dédié à notre collection primo-numérique, on fait appelle à celle qui a bouclé la première année d’existence du Snark !

Et oui, le Snark a déjà un an. Et quoi de mieux, pour relancer notre série d’interviews, que de s’intéresser à la dernière venue ?

Croisement improbable entre Xéna et Bridget Jones, Marine Le Goascoz est née en 1974 dans la banlieue parisienne. Lectrice précoce et assidue, elle tombe vite amoureuse (comme elle le dira elle-même plus bas) des dragons d’Anne McCaffrey, de la roue de Robert Jordan, des hobbits de Tolkien et des démons de Lovecraft –ce qui peut expliquer qu’elle croie au Père Noël et ait peur du noir et des zombies.

Journaliste, elle dédie son temps libre à sa tribu : deux ouistitis géniaux, un amoureux bricoleur, un père de ses enfants correcteur de manuscrits, deux poissons pas vraiment rouges, un chat tout à fait incontinent et une plante verte très aimable appelée Groot. Plus tard, elle ne désespère pas d’adopter une loutre.

Ce sacré personnage nous/vous a apporté une trilogie de Fantasy (la deuxième de la collection après Ikatar de Véronique Roméo) très rafraîchissante, dans la veine d’Axis de Sara Douglass (en plus punchy, quand même).

Chères lectrices, chers lecteurs, voici l’auteure de La Fille des Pierres, dont le premier tome est disponible depuis un petit mois...

Habituée aux tenues d’homme et à se battre à l’épée, Kalith, la fille du maître d’armes de Jayad, n’a qu’une hâte : revoir le capitaine de la Marche du Sud lors de la fête de la moisson. Pourtant, une ombre se profile à l’horizon. Gilen de Roth, le cousin vénal et ambitieux du maître des lieux, fait son apparition lors des festivités. Sa présence n’a qu’un but : obtenir la main de la fille-héritière. Du moins c’est ce que tout le monde croit, jusqu’à ce que de sombres créatures attaquent et que les cris résonnent.

Pourrais-tu commencer par te présenter aux lecteurs qui ne te connaissent pas (encore) ?

Je suis journaliste, j'ai 40 ans, deux enfants qui lisent déjà beaucoup, ce qui me ravit parce que moi, j'ai dévoré tout ce qui me passait sous la main à partir de 7-8 ans.

Je suis une grande grande fan de SF, et d'Heroic, qui passe beaucoup de temps au travail, beaucoup aussi à retaper sa maison, et pas assez le nez dans un bon livre !

Du coup je les achète à mes enfants, c'est bien aussi.

Comment es-tu arrivée chez Bragelonne ?

Je suis arrivée, pour tout dire, il y a dix ans. J'ai écrit cette trilogie sur une année, le soir et la nuit, et un beau jour, l'ai envoyée - format papier, à l'époque, double interligne etc. - à Bragelonne, qui pour moi était le top français en matière de HF.

A ma grande surprise, le livre passe un, deux comités de lecture.... pis plus rien. On est au début de la crise, et ce sont surtout les auteurs anglo-saxons confirmés qui sont édités. Bah. Je me dis que mes trois fois 400 pages servaient au moins à conforter le pied d'une armoire de bouquin chez mon éditeur préféré, et je passe à autre chose.

Ça a été une belle surprise que l'on me propose d'éditer en ligne, j'en suis ravie, et comme je ne l'attendais plus, c'est un joli cadeau de fin d'année.

Peux-tu nous présenter ta trilogie en quelques mots ?

La trilogie de La Fille des Pierres, c'est en quelques mots le parcours initiatique de deux êtres, qui quittent un monde protégé pour faire face au réel, assumer leurs talents, ce qu'ils sont, et porter le poids des dons qu'ils ont en eux.

Kalith est une jeune femme qui se comporte comme un garçon manqué, élevée par son père dans les valeurs de chevalerie. Elle va découvrir que ce n'est pas le cas de tout le monde, et va devoir défendre non seulement sa vie, mais son royaume et son monde, contre les visées de son oncle, qui s'est allié les puissances obscures de la magie.

Elle est aidée dans son combat par des compagnons qui finissent par devenir sa famille, et par un demi démon, qui poursuit lui aussi sa quête de vengeance.

Comment cette histoire est née dans ton esprit ? Qu’est-ce qui a motivé son écriture ?

Cette histoire, je l'ai créée, et au fur et à mesure que je la rédigeais laborieusement, elle a pris sa propre liberté : des personnages sont apparus alors que je n'en avais pas eu l'intention, ont pris leur existence en main, sont devenus des seconds rôles très présents. Des paysages, des sentiments qui n'étaient pas prévus sont venus se greffer, pour donner de la densité à ce qui n'était qu'un plan détaillé. Ca a été une expérience géniale. J'imagine que mon esprit et mes tripes avaient besoin de "sortir" tout ça.... je ne sais pas si je suis très claire, là....

Pour faire simple, c'est plein de haches, d'épées, de courses et de combats, de sang, un peu de sexe aussi, ça ne fait pas de mal.

Que pensais-tu de l'édition numérique avant ta publication chez Snark... et qu'en est-il aujourd'hui ?

L'édition numérique, avant, je n'y prêtais pas beaucoup d'attention. J'ai pour ma part besoin du rapport avec le papier, dans les mains, le bon vieux bouquin dont on fait craquer la tranche, qu'on a du mal à quitter, qui sent bon l'encre.

Mais je ne savais pas qu'on pouvait faire imprimer des livres d'édition numérique. Ma mère, elle, s'est mise aux livres numériques, car elle lit beaucoup, et ses livres prennent beaucoup de place !

Et au final, c'est pas si mal, cela permet d'aller vers des livres qu'on n'aurait pas forcément acheté, et qu'on prend, à coût moindre, le « risque » de lire. Cela permet en outre à de jeunes auteurs (ou « nouveaux », m'incluant dans le lot, je ne suis plus si jeune !) d'être publiés là où il était très compliqué de trouver une ouverture auparavant, si vous n'étiez pas déjà connu ou anglo-saxon. :)

Quels sont tes auteurs favoris ? Les romans qui t'ont marqué ?

Robert H. Van Gulik pour Le Juge Ti, mais aussi Orson Scott Card, Philip K. Dick, Asimov ou encore Jules Verne.

J'ai lu beaucoup de SF très jeune (K. H. Scheer notamment), dans les romans Fleuve Noir de mon grand-père. Et puis ensuite je me suis dirigée vers l'heroic fantasy, avec Ann MacCaffrey et le cycle des Dragons de Pern, et Robert Jordan et le cycle de la Roue du Temps, notamment. Mais j'aime aussi les True Blood de Charlaine Harris, ou Outlander de Diana Gabaldon ! :)

Est-ce que ton roman délivre un message particulier ?

Il n'y a pas de message dans mon roman, mis à part « ressentez, mordez, riez, vivez ». Peut être juste "restez fidèles aux valeurs qui vous sont chères", mais je trouverais cela assez présomptueux d'en faire un message.

Question rituelle : comment résumerais-tu cette œuvre… en seulement trois mots.

En trois mots ? Sang, sexe et rock'n troll ?

Quels sont tes projets ?

Pour l'heure, j'ai hâte de finir la peinture dans mes toilettes. :)

Ensuite.... et bien ensuite, peut-être est-ce que je songerai à une suite. Si je vois que les lecteurs embrayent, et qu'ils aiment, je crois que ça sera très motivant de continuer à faire vivre Kalith et Akayan...