Sorti vendredi dernier, aux côtés de sacrés blockbusters (les suites de Blitz et de La Roue du Temps, pour ne citer qu’eux), cette nouveauté ne doit surtout pas passer inaperçue pour autant.
En effet, Miles Cameron a écrit un petit bijou qui séduira aussi bien les vieux briscards de la Fantasy que les nouveaux lecteurs du genre. Ce n'est pas pour rien que l'auteur s'est retrouvé finaliste aux David Gemmell Awards !
Vingt-huit florins par mois, c’est bien cher payé pour vous protéger. Mais c’est loin d’être assez lorsqu’un démon referme ses mâchoires sur votre heaume…
Pour diriger une bande de mercenaires sans foi ni loi, mieux vaut disposer de plusieurs atouts : ceux de la naissance, d’une formation intensive et d’une chance diabolique. Le Chevalier Rouge a les trois, la jeunesse en plus. Et il sait déjà en tirer profit.
De retour en Alba après une campagne militaire lointaine, ses mercenaires sont recrutés pour défendre un couvent fortifié ayant fait l’objet de raids sanguinaires. Mais comme le Chevalier et ses hommes vont le découvrir sans tarder, ce contrat implique des pièges insoupçonnés, les entraînant de batailles en traquenards à l’orée d’une véritable guerre… dans laquelle le Chevalier lui-même a bien plus à perdre que prévu. Car celui qui envoie les créatures du Monde Sauvage décimer les humains pourrait bien connaître son secret le plus sombre…
Le Chevalier Rouge se distingue d’emblée par son décorum. Même si vous vous considérez comme un lecteur vétéran en matière de Fantasy, vous serez très certainement surpris par ce monde qui prendra facilement corps dans votre esprit. Le médiéval fantastique tel qu’il est décrit ici est crédible. Réaliste, même. L’armement et le quotidien des personnages sont quasiment identiques à ceux de nos aïeux. La perception qu’ont les petites gens du monde qui les entoure et des phénomènes mystérieux dont ils sont témoins est parfaitement bien rendue. Si ce livre a une saveur historique indéniable, c’est parce que Miles Cameron est l’avatar d’un auteur déjà publié et fort brillant pour qui le roman médiéval n’a plus de secrets…
Comme bien d’autres ouvrages actuels de Fantasy, celui-là prend le parti de nous faire entrer dans la tête de plusieurs protagonistes. Chaque personnage et chaque point de vue aident à la construction d’une trame bien pensée qui se complète et se renforce, chapitre après chapitre. Cette diversité permet au livre de se renouveler sans cesse. Évidemment, c’est le mystérieux personnage qui donne son titre au livre qui centralise tout l’intérêt et les questions…
Nous voyons Le Chevalier Rouge comme un pont entre les romans qui sont devenus des classiques – tels le cycle de Drenaï de David Gemmell ou La Compagnie noire de Glen Cook – et ceux qui se sont récemment révélés comme de nouveaux grands exemples de Fantasy épique (L’Ange de la Nuit de Brent Weeks) : un ton très sombre, pour ne pas dire brutal, un style incisif et un sens de la mise en scène des plus réussis. Ajoutez à cela le décor moyenâgeux dont nous parlions plus tôt – ce qui manquait pas mal chez nous, il faut le dire – et vous comprendrez pourquoi cette œuvre a rejoint le catalogue de Bragelonne.
Le premier volume de la série Renégat vient de sortir en librairie. Il sera également disponible sur supports numériques dès ce vendredi, le 30 août.