Quelle meilleure occasion que le prix Hellfest Inferno pour se faire plaisir et découvrir des pépites littéraires, bien brutales, bien sanglantes ? Malheureusement, d’ici le vote, vous n’aurez peut-être pas le temps de lire tous les livres de la sélection… Pas de panique, asseyez-vous, faites défiler la page et lisez tous nos articles sur la sélection !

 

Depuis des millénaires, les Mirécès adorent les Dieux Rouges assoiffés de sang. Bannis des terres fertiles du Rilpor, ils vivent à la dure dans les montagnes glacées. Mais leur nouveau roi planifie l’invasion de leur pays d’origine… alors que le prince de Rilpor, qui conspire contre son père dont il convoite le trône, se tourne à son tour vers les sinistres rituels des Dieux Rouges. Dom Templeson fait partie des Sentinelles qui veillent sur la frontière. C’est aussi le devin le plus puissant que l’on ait vu depuis des générations. Et il cache de sombres secrets qui risquent d’être révélés le jour où Rillirin, une esclave mirécès en fuite, fait irruption dans son village, blessée et à bout de forces. Grâce à leurs dons comme à leurs liens avec l’ennemi, Dom et Rillirin pourront-ils sauver le Rilpor de la guerre qui s’annonce ?

 

Godblind… Ah Godblind Godblind… Godblind ? Hahaha, Godblind !

Je suis persuadé que vous n’en avez jamais entendu parler… Non je déconne.

Préparez-vous à affronter les adorateurs des Dieux Rouges, violeurs, pilleurs, tueurs, esclavagistes, enfin bref, on est dans du bâtard de premier choix.

Bienvenue dans une terre de désolation, où le doux parfumdes villages entiers et des corps brûlés vous accompagneront tout au long de l’histoire.

C’est violent, c’est même plutôt gore, c’est Godblind !


 

Anna Stephens est membre du Groupe des Auteurs de Birmingham, un collectif d’écrivains dont le penchant pour Doctor Who confine à l’obsession collective.

Elle est ceinture noire deuxième dan de karaté Shotokan et a l’habitude de se prendre des coups dans la figure, ce qui s’avère plus utile qu’on pourrait le penser en matière d’écriture de scènes de combat.

Avant même sa sortie officielle, Godblind, premier roman de Fantasy magistral au style incisif et brutal, avait déjà été acquis dans plusieurs pays.


 
Une formidable découverte ! Une Fantasy héroïque, brutale et sanglante, où les héros sont aux prises avec des barbares fanatiques et belliqueux, ainsi que leurs dieux impitoyables de retour après mille ans d’exil. Le duo au premier plan, une sorte de guerrier chamane et une jeune esclave en fuite, sont aussi originaux que torturés, hantés par des horreurs et prêts à tous les sacrifices. Petit à petit, les intrigues se nouent et se dénouent, et quand la guerre éclate finalement ce sont des échos de David Gemmell qui fouettent les cimes, les murs des bastions et le corps des combattants.

Stéphane


L’illustration de la couverture est signée Mikaël Bourgouin. C’est sa première couverture pour Bragelonne. Il est dessinateur de BD et illustrateur.

 
 
 

Envie de découvrir les premières pages ?

Rillirin

Onzième lune, an 994 après l’Exil des Dieux Rouges
Temple de la caverne, Aiglepic, Monts de Gilgoras

Rillirin était à l’arrière avec les autres esclaves, tous serrés les uns contre les autres comme les doigts d’un poing flétri. Plusieurs jours auparavant, on avait convoqué tous les chefs de guerre mirécès des villages situés le long de la Voie du Ciel ; ils devaient se rendre à la capitale pour entendre l’Élue des Dieux Rouges. Quoi que ces derniers lui eussent dit, c’était assez important pour faire venir les chefs de guerre à Aiglepic alors même que l’hiver débutait.

Rillirin lança un regard à l’Élue avec une moue involontaire, puis s’empressa de baisser la tête. La haute prêtresse de la Dame d’Ombre et de Gosfath, Dieu du Sang et chef spirituel des Mirécès, n’était qu’une lointaine silhouette, alternativement éclairée et cachée par la lumière vacillante des torches. Sa robe bleue était sombre comme de la fumée dans la pénombre ; son visage, aussi beau et fermé que le Mont Gil, que l’on voyait se cabrer, dur et infranchissable, au-dessus d’Aiglepic.

L’autel était souillé de noir, et le temple empestait le vieux sang. La plupart des sermons de l’Élue se terminaient par un sacrifice, par un esclave qui se tortillait sur l’autel de pierre. Rillirin se fit toute petite et regarda le sol entre ses pieds. Elle n’avait aucune envie d’être cet esclave-là.

— Lorsque viendra la première lune, nous entrerons dans notre neuf cent quatre-vingt-quinzième année d’exil, déclara l’Élue d’une voix sévère en faisant les cent pas comme un lion des montagnes devant la congrégation.

Le roi Liris se tenait au premier rang en compagnie de ses chefs de guerre, mais l’Élue projetait sa voix au fond du temple afin qu’elle se répercutât parmi les stalactites qui pendaient comme des lances de pierre au-dessus de leurs têtes. Ce soir, tout le monde devait l’entendre.

— Il s’est presque écoulé un millénaire depuis que nous fûmes rejetés avec nos puissants dieux des belles et riches contrées de Gilgoras pour venir vivre chichement dans les hauteurs de glace et de pierre. Expulsés de Rilpor, chassés de Listre, exilés de Krike. (Son regard froid passa sur les guerriers et chefs de guerre agglutinés à ses pieds cependant qu’elle dressait la liste des contrées sur lesquelles les Dieux Rouges avaient jadis exercé une emprise.) Et qu’avez-vous accompli pendant toutes ces années ?

Sa voix cingla comme un fouet. Les hommes tressaillirent et se recroquevillèrent face à cette colère aussi soudaine qu’un orage de fin de printemps.

— Rien ! cracha l’Élue. De minables rapines ; vol de bétail et de blé. Quelques Loups tués. Pathétique.

Ses dents claquaient à chacun de ses mots mordants. Elle leva la main gauche et tendit l’index. Il arracha un bruissement de peur aux Mirécès comme aux esclaves. Elle le braquait à tour de rôle sur les uns et les autres sans regarder l’endroit qu’elle désignait, comme si le doigt n’était pas le sien ; comme s’il était dirigé par la volonté d’un autre, une volonté divine.

 

Le doigt qui choisit. Le doigt de la mort. Combien de fois Rillirin avait-elle senti la conscience derrière cet index frôler ses terminaisons nerveuses et s’était-elle demandé si son heure était venue ? Tout à coup, le doigt s’immobilisa. Il était pointé sur Rillirin. La vision de cette dernière se concentra sur son extrémité. Elle eut le souffle coupé. Son estomac se noua, les larmes lui montèrent aux yeux. Elle se força à déplacer son regard pour le plonger dans celui de l’Élue, qui la considérait d’un air calculateur.

Elle n’oserait pas. Liris ne le permettrait pas. Si ?

Le doigt cessa de la désigner.

— Vous êtes en désaccord avec moi ? demanda l’Élue sur un ton pressant lorsque Liris osa relever la tête. (Les yeux brûlant de défi, elle leva le menton ; le roi mirécès soutint son regard pendant moins d’une seconde.) Non, bien sûr. Vous ne pouvez pas. Chaque année, vous faites aux Dieux Rouges un serment sanctifié avec votre propre sang ; vous Leur promettez la gloire, vous jurez de Leur rendre l’empire qui Leur revient de droit sur toutes les âmes de Gilgoras. Et chaque année, vous échouez. (Sa voix baissa jusqu’à n’être plus qu’un murmure caressant.) Aussi les dieux ont-ils choisi l’instrument de Leur retour.

Liris était en sueur.

— Vous l’avez vu ? articula-t-il avec difficulté.

— C’est la Dame d’Ombre Elle-même qui me l’a dit, confirma l’Élue, un petit sourire cruel aux lèvres. Il y a en Rilpor des gens qui Lui sont plus utiles que n’importe lequel d’entre vous. (Le bout de son doigt balaya la foule, qui eut un mouvement de recul.) Il y a en Rilpor des gens qui nous haïssent et nous craignent, et qui, pourtant, en font davantage que vous pour notre cause.

Son doigt accompagnait ses propos et, l’espace d’un instant, elle le pointa sur le cœur de Liris. La menace était claire ; les hommes s’écartèrent comme s’il avait été pestiféré. La lumière des torches du temple ternissait le bleu sacré de leurs tuniques, que la sueur assombrissait, apeurés qu’ils étaient de se trouver si proches de la mort.

Rillirin sentit monter l’effarement, puis un effroi écœurant. Que lui arriverait-il quand la fragile protection de Liris lui serait retirée ?Je n’appartiendrai plus à personne. Elle détestait Liris, le méprisait de tout son être, mais il la protégeait de la violence des autres hommes. Il se la réservait.

Liris ramena les épaules en arrière et se redressa, prêt à affronter son destin. C’est alors que le doigt, dans un sursaut, reprit son trajet au milieu du brouhaha croissant des bavardages. Rillirin souffla, à la fois soulagée et dégoûtée de l’être.

L’Élue chuinta, et tous les regards se tournèrent à nouveau vers elle.

— Nos dieux sont piégés à l’extérieur de Gilgoras, comme nous ; mais Ils tissent néanmoins Leur saint ouvrage à l’intérieur de ses frontières. Avec l’aide de mon grand prêtre, Gull, qui est caché au cœur même du Rilpor, Ils attirent à Eux quelqu’un qui pourra enfin veiller à satisfaire Leurs désirs. (Elle montra les dents.) Sachez-le, et réjouissez-vous de le savoir. Les dieux m’ont révélé Leurs plans et, bientôt, vous les connaîtrez aussi. Commencez vos préparatifs et appliquez-vous. Le printemps venu, nous ne pillerons pas. Le printemps venu, nous conquerrons. Et à la mi-été, nous aurons vaincu non seulement le Rilpor, mais aussi leurs prétendus Dieux de la Lumière.

Elle leva les bras vers le plafond du temple.

— Le voile ne peut être déchiré que par le sang ; des lacs, des rivières de sang. Nous verserons donc le sang, et cela ramènera nos dieux en Gilgoras. Notre sang et celui des païens, versés ensemble, mêlés pour sanctifier la terre et la rendre digne de Leur sainte présence. Nous aurons la victoire, vous et moi, hurla-t-elle, et les Dieux Rouges, les dieux véritables, seront très satisfaits.

Rillirin s’avança pour essayer de voir le visage de Liris, afin de déterminer s’il savait ce que l’Élue semblait savoir. Ils partent faire la guerre au Rilpor ? Ils vont se faire massacrer. Les ombres dans les arbres se chargeront d’eux, et le Rang de l’Ouest aussi. Sa bouche esquissa ce qui aurait pu être un sourire si elle s’était rappelé ce que cela faisait d’avoir un sourire sur le visage.

Au milieu des acclamations et des cris d’exaltation à l’adresse des dieux, l’Élue laissa retomber ses bras le long de son corps, puis le gauche se releva, entraîné par le doigt zigzagant, perpétuellement en mouvement.

— Toi.

À ce seul mot murmuré dans le tumulte, le silence s’abattit plus vite qu’une pierre. Tous les regards se tournèrent vers la personne désignée. Elle ne se trouvait pas parmi les esclaves, mais dans les rangs des guerriers et des femmes mirécès, nés et élevés dans l’étreinte sanglante des dieux.

— La Dame d’Ombre exige du sang mirécès pour payer l’échec des Mirécès. Elle exige que nous promettions de nous battre aux côtés de notre nouvel allié pour la gloire des dieux, de saigner et de mourir pour qu’Ils reviennent. Que nous promettions — que vous promettiez — de ne pas Les décevoir à nouveau. Les dieux t’ont choisie. Viens à leur rencontre.

La reine du souverain Liris se leva, lèvres retroussées. Elle se faufila dans la foule à petits pas chancelants. L’écho de sa respiration résonnait sèchement à la lumière orange. Rillirin l’observait et sentait le soulagement lui soulever les entrailles.Pauvre femme, pensa-t-elle. Elle s’efforça alors de laisser la haine consumer sa pitié. Rillirin se frotta les yeux, car ils la brûlaient. Elle ravala sa nausée. Bana, en tant que Mirécès, méritait de mourir. Ils le méritaient tous, à commencer par Liris et par l’Élue. Elle était contente que l’on sacrifiât Bana. Contente.

— Qu’il soit fait selon ta volonté, Élue, dit Liris.

Alors même qu’il parlait, la mère de ses enfants, atteignant l’autel, se retourna vers lui en quête d’une parole gentille ou, peut-être, dans l’espoir qu’il exigeât sa libération. Un ondoiement parcourut son visage lorsqu’elle comprit qu’elle n’aurait droit à rien de tout cela. L’Élue sourit et, après avoir déchiré le devant de la robe de sa victime, lui fit cambrer le dos en travers de la pierre de l’autel. Le ventre mou et ridé de la reine ondulait au rythme de ses halètements.

— Mes pieds foulent la Voie, s’écria Bana d’une voix stridente.

Le couteau de l’Élue lança un reflet doré lorsqu’elle l’enfonça dans l’abdomen de la reine.

Que les dieux prennent ton âme en pitié, pensa Rillirin malgré elle, les poings serrés en réaction aux hurlements de la reine. Cependant, elle ne savait plus à quels dieux ses prières étaient adressées : ceux du Sang, ou ceux de la Lumière ? Ni les uns ni les autres ne faisaient quoi que ce fût pour lui venir en aide. Elle détourna le regard lorsque l’Élue tira le couteau sur le côté pour ouvrir le ventre de Bana tout en appuyant de l’autre main sur sa poitrine afin de l’empêcher de bouger. Alors que l’écho des cris de Bana se répercutait encore et encore, les Mirécès tombèrent à genoux, au comble de l’adoration.

Les esclaves aussi s’agenouillèrent. L’un d’eux força Rillirin à faire de même.

— Es-tu stupide ? siffla-t-il. À genoux, ou tu vas mourir.

Rillirin obtempéra.

Le visage figé et fermé, Liris écoutait les hurlements stridents qui marquaient les derniers instants de la vie de Bana. Il se leva dès que ce fut terminé et que l’Élue eut achevé la prière de remerciements. Alors que le sang coulait encore et que ses chefs de guerre étaient toujours à genoux pour prier, il se fraya un chemin à coups d’épaule parmi ses guerriers. Rillirin n’eut pas le temps de s’éclipser ; il tendit une main moite et l’attrapa par les cheveux.

Non non non non non non.

— Allons-y, femelle, lui grogna-t-il à l’oreille en la traînant vers la sortie.

Les esclaves fondirent sur leur chemin comme la neige au printemps, le regard vide ou calculateur, car beaucoup convoitaient le pouvoir supposé de Rillirin. Le temple résonnait des halètements rauques et colériques de Liris, du tap-tap-tap des gouttes de sang, des gémissements étouffés de Rillirin.

Cette dernière gravit l’escalier de pierre en butant sur ses marches érodées et en rebondissant sur les murs dans le sillage de Liris. Lorsqu’ils parvinrent au sommet, Liris la secoua jusqu’à la faire couiner. Il la gifla du revers de la main, puis traversa la maison longue et entra dans la chambre royale en la traînant derrière lui. Il la poussa vers le lit et barra la porte.

— Seigneur, il ne faut pas, implora Rillirin à genoux, une main sur son cuir chevelu endolori. L’Élue a dit que vous ne deviez pas me toucher pendant encore trois jours. Je suis toujours malade.

Liris jeta sa peau d’ours sur le sol et éclata de rire.

— Tu as pris du thé à la menthe pouliot pour te purger de ma semence, car tu ne mérites pas un enfant de moi. Tu es mon esclave, pas ma reine, alors tu vas faire ce que je dis.

— Honoré maître, je vous en prie, tenta Rillirin en le voyant s’avancer.

Elle recula à quatre pattes. La faiblesse était comme une couverture qui ralentissait ses réactions. Il ne peut pas faire ça. Bana est encore chaude ; il ne peut pas avoir envie… Liris la força à se lever en la tirant par le bras, puis releva ses jupes. Rillirin sentit la dureté de ses doigts épais contre ses cuisses. La puanteur de l’haleine de Liris donna un haut-le-cœur à l’esclave. Manifestement, il avait envie.

Rillirin eut beau se contorsionner et se débattre, il était trop grand, trop fort. Comme toujours.

— Non ! lui cria-t-elle au visage. Non !

Surpris, Liris eut un brusque mouvement de recul. Ses yeux porcins se fermèrent à demi. Indigné, il retint son souffle. Rillirin serra les dents et plissa les paupières. Idiote. Idiote !

Elle était certaine que le coup de poing lui avait cassé la mâchoire, et l’impact avec le sol de pierre envoya des éclats de douleur chauffés à blanc dans son épaule. Des étoiles noires dansèrent devant ses yeux. Le sang envahit sa bouche, et son épaule s’engourdit sous l’effet d’un élancement brûlant, mauvais, lui laissant l’épaule engourdie.

Liris la ramassa et la plaqua violemment contre le mur, une main sous sa mâchoire inférieure pour lui enfoncer l’arrière du crâne dans le bois.

— Chienne, souffla-t-il. Normalement j’apprécie nos petits jeux, mais ce soir je ne suis pas d’humeur à supporter tes méchancetés. Tu ne me réponds pas, compris ? Tu… ne… me… réponds… pas. (Il ponctua chaque mot en frappant le crâne de Rillirin contre le mur.) Si tu es en vie, c’est parce que je le veux bien, et tu mourras quand je l’aurai décidé. Peut-être ce soir, si tu ne me satisfais pas. Ou sur l’autel, pour assurer notre succès dans la guerre à venir. Ou après t’avoir donnée aux chefs de guerre pour qu’ils s’amusent. Quand je le choisirai, compris ? Tu m’appartiens. Maintenant, garde ta putain de langue derrière tes dents et desserre-moi ces cuisses. J’ai besoin.

 

Les larmes montaient, mais Rillirin, à force de volonté, les empêcha de couler. Elle préféra concentrer sa haine dévorante sur Liris. Elle fut prise d’un courage fou, suicidaire.

— Va te faire foutre, souffla-t-elle malgré la main qui l’étranglait.

Liris en resta tout d’abord bouche bée, puis il rit à gorge déployée, par gros hoquets tremblotants.

— Je vais te briser, chienne, promit-il.

Sa main libre recommença à tirer sur les jupes de sa victime.

Rillirin prit à tâtons le manche de couteau qui s’enfonçait dans son flanc, sortit l’arme de la ceinture de Liris alors que ce dernier la forçait à écarter les jambes, et l’enfonça sur le côté de son cou. Il la contempla avec incrédulité et ses mains retombèrent, inertes. Rillirin abattit à nouveau le couteau. La lame se fraya un chemin dans la chair grasse en élargissant le trou.

Du sang gicla sur les doigts de Rillirin, sur son bras, son visage, sur sa gorge et sa poitrine, en vagues chaudes qui allèrent lécher le sol, puis les genoux de Liris se dérobèrent et il tomba. Elle tomba avec lui en continuant de lui assener coup sur coup bien que cela fût inutile, et bien après que Liris eut lâché un dernier souffle bouillonnant de sang ; jusqu’à ce que le visage du roi, son cou et son torse, ne fussent plus qu’une masse sanguinolente de chairs déchirées.

Rouge de sang, rouge comme la vengeance, Rillirin cracha sur le cadavre et attendit la nuit.


 

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