Paru il y a quelques jours seulement, le roman de Daniel Polansky commence à se faire une petite place dans le cœur de certains critiques, aussi bien sur le web que sur papier !
On commencera par deux très longues et très enthousiastes critiques web. Nous vous relayons ci-dessous des extraits de chacune d’elles. Pour les lire dans leur intégralité, il faudra simplement cliquer sur les liens.
Place to be (Julie) :
À Basse-Fosse, on a plus d’ennemis que d’amis, et malheureusement, la ligne entre ces deux groupes n’est pas imperméable. Avoir des amis, c’est risqué, ils peuvent se faire tuer à cause de vos faux pas et vice versa. Être l’ami de Prévôt, ce n’est pas de tout repos, étant donné qu’il est un aimant à ennuis, sa langue bien pendue contribuant à renforcer ce magnétisme naturel. J’ai adoré chaque personnage qui gravite autour de lui, même ceux qui ne font que de brèves apparitions. J’avoue avoir mes préférés : Adolphus, Pinson et Le Vieux. Adolphus est le copropriétaire d’un bar Le comte qui titube (un nom parmi tant d’autres!), ami de longue date de Prévôt avec qui il a combattu. Notre narrateur a une façon désopilante, touchante par moments de décrypter son compagnon. Pinson est un orphelin des rues qui s’impose dans le sillage de Prévôt dans le but d’être son apprenti. Les dialogues entre eux sont fabuleux, Prévôt se reconnaissant dans les yeux de cet arrogant petit homme. Pour finir, Le Vieux, comme l’appelle notre dévoué, est un monstre humain ayant revêtu les éperons de la loi... Prévôt n’a pas peur de grand monde ni de grand-chose, pourtant, son ancien patron le fait frémir.
Pour conclure et sans trop en dire, sachez que l’enquête mettra inexorablement vos nerfs et votre sensibilité à rude épreuve. Nous n’avons pas l’expérience de Prévôt, notamment sa faculté à cloisonner son humanité, une part de lui en sourdine depuis très longtemps. Fort heureusement, notre escroc détective rend cette investigation plus supportable en détournant l’attention du lecteur des cadavres d’enfants pour la reporter vers les rouages de son esprit de déduction, pas si rouillés que ça, quoique... L’auteur sème des indices quant à l’identité du coupable, je vous laisse les relever et supposer... À vos marques, prêts, lisez !
Mythologica (Deuskin) :
Du point de vue stylistique ce roman fut également une véritable claque. En effet Daniel Polansky emploie un langage argotique digne des rues et cela s’avère particulièrement adapté. Cette lecture ne fut pas sans me rappeler Petits arrangements avec l’Éternité d’Eric Holstein où il prenait le parti de nous proposer un récit au début du XXème siècle à Paris avec tous les éléments de langage de l’époque. Eh bien l’auteur du Baiser du Rasoir fait exactement de même, rendant particulièrement vivant l’univers dans lequel il fait évoluer le Prévôt. La traduction de Patrick Marcel est impeccable pour le coup et il a dû avoir un sacré boulot pour réussir à retranscrire au mieux le sens des mots couchés sur le papier par l’auteur.
Daniel Polansky nous propose donc son premier roman et celui-ci est une authentique claque. En effet entre un scénario impeccablement mené et un personnage central à la fois attachant et inquiétant, la recette prend merveilleusement bien. Le contexte de la cité de Basse-Fosse et les références à l’Angleterre victorienne ajoutent du sel à l’ensemble, donnant l’un des meilleurs romans de ce début d’année. Merci à Bragelonne de nous avoir proposé cette belle découverte…
Web toujours, avec cette fois une chronique vidéo de l’ami Salvek (qui apparait désormais à la caméra, vous l’aurez remarqué). Véritable spécialiste de notre genre fétiche, mais aussi du polar, l’animateur de Fantasy au petit déjeuner voit lui aussi un parfait mélange dans Le Baiser du rasoir, même s’il relève quelques petites imperfections.
Enfin, on terminera par trois papiers publiés dans autant de magazines institutionnels parus entre décembre 2011 et janvier 2012 : Actu Fnac, Espace Culturel et Addiction.
Si vous n’avez pas encore prévu de visiter Basse-Fosse, toutes ces invitations vous ferons sans doute changer d’avis…