Trois ans ont passé, depuis la sortie du Nom du Vent dans notre langue. Entre-temps, Kvothe s'est rapidement fait une place dans le petit cœur de bon nombre de lecteurs, des grands amateurs de Fantasy aux moins initiés. The Wise Man's Fear, de son titre original, était donc attendu de pied ferme, et d'autant plus depuis sa sortie américaine, il y a de cela un an. Depuis, vous avez été très, très nombreux à nous demander des nouvelles de la version française. Vous qui avez du vous contenter comme réponse d'un simple «deuxième semestre 2012» comme seule information, réjouissez-vous. Car toutes les réponses que vous attendiez ce trouvent ici.
La Peur du Sage.
Comme la majorité d'entre vous pouvait s'en douter, c'est ainsi que se nommera la deuxième partie de la Chronique du Tueur de Roi. Aux côtés de Chroniqueur et de Bast, vous allez d'ici peu réinvestir l'auberge de Kvothe et écouter la suite de son histoire.
Vous saurez ainsi comment le conflit qui l'opposait à Ambrose le força à quitter l'Université pour courir sa chance de par le vaste monde. Seul et sans le sou, il atteindra le royaume de Vintas, là où l'attendront les intrigues qui enfièvrent la Cour, les tentatives d'assassinat, et une nouvelle rivalité avec un arcaniste de talent.
Le jeune prodige se fera tantôt mercenaire, tantôt limier, abordant contrées sauvages et résolvant mystères. Il sera mis à l'épreuve par des guerriers, défendra l'honneur des siens et se risquera à pénétrer dans le territoire des Faes, pour y rencontrer celle à qui aucun homme n'a pu résister… jusqu'à Kvothe. Nombreuses seront ses aventures mais jamais il ne perdra de vue ses objectifs de toujours : percer les secrets des Amyrs et des Chandrians et découvrir pourquoi ses parents sont morts.
C'est respectivement en août et en octobre que vous pourrez suivre les nouvelles péripéties de notre ami. Car contrairement à ce que nous pensions il y a encore un mois, il nous sera malheureusement impossible de faire tenir ce roman en un seul volume.
La raison de cette division est simple : le roman est gigantesque. Par rapport au Nom du Vent, il est plus long de presque 50 %. Pour vraiment jouer la carte de la transparence, voici quelques informations de plus pour expliquer ce choix.
- Le Nom du Vent faisait 800 pages pour 1 370 000 signes en version originale, 1 650 000 une fois traduit. Pour 2 132 000 signes en VO, La Peur du Sage en fait... 2 559 000 en VF ! Cette inflation de texte est habituelle : la langue française étant moins directe que l'anglais, et la plupart de ses mots plus longs, on ne peut au final que se retrouver avec un surplus. Pour les genres de l'imaginaire, nous avons estimé cette inflation à environ 15 %. Pour La Peur du Sage, c'est même d'avantage. Normal, le texte original est déjà très riche.
- À titre de comparaison, voici les mêmes chiffres pour l'un de nos derniers gros pavés en dates, L'Œil du Monde (premier tome de La Roue du Temps) : 1 625 500 en VO, 1 950 000 en VF.
- Un autre élément de comparaison intéressant : différents confrères, à travers le monde, ont dû se résoudre à faire de même. Par exemple, nos voisins germaniques des éditions Hobbit Presse ont les mêmes contraintes d'inflation de texte. Bref, ce n'est pas qu'une question de pognon, d'accord ?
- Pour publier La Peur du Sage en un seul volume relié, il aurait fallu plus de 1 200 pages. Il est toujours possible d'ajuster le corps du texte, les marges et quelques autres notions, mais d'après nos examens, on se serait retrouvé avec un monstre de 3 kilos et à un prix approchant les 50€. Même si certains se seraient jeté dessus les yeux fermés, ç'aurait été trop lourd, trop compliqué à produire et trop coûteux, pour vous comme pour nous. (Et ne parlons pas d'une version brochée. En un seul volume, elle se casserait tout bonnement.)
Voilà pour le pourquoi du comment. Passons maintenant aux bonnes nouvelles.
Vous vous en rendrez compte le moment venu, mais ce récit est lui-même divisé en deux. Sans en dire trop, sachez qu'à la moitié du livre, Kvothe change de vie et de lieu. Ce n'est donc pas trahir le roman que d'exercer la coupe à ce moment. C'est même logique, et on se demande si l'auteur n'y avait pas pensé avant nous.
Enfin, qui dit deux livres dit deux couvertures !
L'illustration du Nom du Vent nous avait tous fait rêver, et elle a même rendu jaloux un sacré paquet de lecteurs à travers le monde. C'est clairement l'un des chefs-d'œuvre de Marc Simonetti et elle reste encore aujourd'hui parmi les plus belles illustrations de Fantasy. Certains éditeurs étrangers sont allés jusqu'à acheter les droits de l'utiliser. D'ailleurs, c'est parce que ces mêmes maisons d'édition comptaient diviser le livre en deux que nous avons demandé à Marc, il y a quelques mois de cela, de réaliser deux nouveaux visuels. À ce moment-là, évidemment, nous ne pensions en utiliser qu'une seule.
C'est en vous montrant ces nouvelles merveilles que nous allons vous quitter et vous souhaiter un bon week end. Comptez sur nous pour revenir avant cet été sur les aventures de Kvothe. Kvothe l'arcaniste, Kvothe le Tueur de Roi.