Naissance "visuelle" puisque cette news vous relate la conception de la couverture du nouveau livre d’Erik Wietzel !
Le cas présent étant riche en rebondissements, il est parfait pour dévoiler les coulisses de la direction artistique de Bragelonne. Et c’est tant mieux car on voulait faire quelque chose du genre depuis un bout de temps.
Tout commence donc à la PAO. Autant que faire se peut, David, notre directeur artistique, fait suivre aux auteurs français l’évolution des illustrations qui orneront leurs livres. Et comme Erik est un pote, Dave lui a demandé son avis sur la question. Voici ce qu’avait répondu le breton :
Dans le cas où on met en avant les personnages : une guerrière brune aux cheveux longs, très court vêtue, un chevalier type Waylander, brun aux cheveux longs avec une mèche blanche. Et un dragon noir tacheté de rouge sang sur le bord d'attaque des ailes. Voilà mon trio. Ce qui laisse pas mal de possibilités pour un brief :
- Statique : Ca peut être un dragon en toile de fond, ailes déployées (tu sais, en couleur unique et c'est la valeur qui fait les détails) et mes deux héros devant.
- Plus graphique : une épée et, derrière, un dragon vindicatif, déployé et stylisé. Donc une compo en croix, en quelque sorte. Avec du parchemin en fond.
- Dynamique : dragon en vol. Au-dessus de la mer ou de montagnes. Dragon noir et rouge avec mon héros dessus se bastonnant contre trois autres dragons noirs.
Bien que quelqu'un, appartenant au même service – et que je ne nommerai pas pour préserver l’intégrité de bon père de famille de Fabrice – ait proposé, je cite:« des filles de joies, des dragons et zou ! », c’est la dernière idée d’Erik que notre DA a choisi d’exploiter.
Il fallait donc déterminer quel artiste serait le plus à même de retranscrire l’ambiance du roman. Bien que Frédéric Perrin et Jean-Sébastien Rossbach aient été évoqués, c’est Benjamin Carré qui a hérité de la mission, ce qu’Erik a accepté avec joie.
L’illustrateur, qui a notamment réalisé les couvertures des Salauds Gentilshommes ou des intégrales de Julia Verlanger, a rapidement livré une première esquisse, que vous trouverez ci-dessous, suivie de la réaction d’Erik.
Hello mon Bon Dave, et merci : très bonne compo bien dynamique !
Quelques détails importants : le héros chevauchant est tout de noir vêtu. J'ai aussi un peu peur de la gueule du dragon noir et rouge, j’aimerais plutôt quelque chose de classique et élancé. Pour info, si ça peut l'aider, c'est un dragon qui parle, puissant mais assez âgé. Je joins un exemple photo (ci-contre), si ça peut orienter un peu Benjamin.
Les autres sont très bien et les boules de feu apportent de la couleur, tout comme le ciel bleu derrière. Ca pète !
Bisous, merci et merci à Benjamin pour ce 1er rough.
Le maître du graphisme a aussitôt répercuté les nouvelles directives. Benjamin étant déjà sur la bonne voie, personne n’a été surpris de voir arriver cette seconde mouture (avec la partie gauche de l'aplat de couverture).
Puis celle-ci, après que Dave lui ait demandé d'harmoniser les couleurs, d'améliorer la netteté de certains éléments et de peaufiner certains détails :
Nous disposions donc d’une illustration finalisée. Ne restait plus qu’à maquetter la couverture, rajouter la titraille, etc. Mais il y a un mais. Bien qu’il soit ravi de l’illustration, l'auteur fit remarquer que quelque chose – ou plutôt quelqu’un – manquait cruellement à l’appel : Shen Sey, le succube prêtant main forte à Alec, et qui a un rôle majeur dans l'intrigue des Dragons de la cité rouge. Erik et Stéphane regrettaient en effet vraiment son absence, d'autant qu'ils savaient Benjamin tout à fait capable de créer un personnage féminin original, "ni culturiste à la Conan, ni bimbo façon Alerte à Malibu."
Le problème, c’est que l’impression du bouquin était prévue pour… dans pas longtemps. Restait donc à savoir si on laissait la couverture telle quelle, ou si on repoussait l’impression pour l’améliorer. Vous savez maintenant que c’est cette seconde possiblilité qui a été choisie. Et Benjamin Carré a donc accepté de donner vie à la démone en un temps record.
Avec deux visuels indépendants, David devait maintenant assembler le tout. Mais là, nouveau problème: la première illustration étant déjà parfaitement centrée, intégrer la demoiselle au premier plan revenait à réduire la résolution de la scène de bataille. Bon gré mal gré, Dave a donc du revoir quelque peu les contours pour que le tout puisse occuper entièrement une couverture.
Et c’est ainsi que l’illustration finale a vu le jour.
Devant la beauté de la chose, on applaudira donc Benjamin, David et acolytes. D’autant que, pour la petite histoire, Erik a pu dédicacer en exclusivité l’ouvrage lors des Bouquinades, alors que celui-ci sortait tout juste d’impression. Et il pourra également le dédicacer ce samedi à la librairie Critic! Les infos sur ce lien pour les chanceux de la ville rennaise.
Pour les autres, rendez-vous dès le 9 juillet pour constater ce travail artistique de plus près, en libriaire!
Et à bientôt sans doute pour une nouvelle leçon de PAO!