Parce qu’il a marqué les lecteurs, voici une nouvelle revue de presse dédiée au roman de S.A. Swann.
Pour rappel, la première se trouve ici.
On commencera par de la presse écrite avec le dernier Dark Mag qui, une fois n’est pas coutume, sort des sentiers de la Fantasy urbaine :
De notre ami Cédric de GamAlive :
Pour être tout à fait honnête, j’ai beaucoup lu, vu et entendu sur les loups-garous. Suffisamment pour qu’une nouvelle histoire me laisse assez de marbre et ne m’interpelle pas plus que cela. Et pourtant, j’ai été vraiment captivé par cet ouvrage. Ce n’est ni de la grande littérature, ni une œuvre révolutionnaire sur le genre, mais c’est tout simplement un excellent bouquin qui fourmille de bonnes idées et qui est intelligemment mené. L’auteur n’hésite pas à bousculer la chronologie du récit pour maintenir le suspense, même quand il mène à certaines évidences, et le fait suffisamment bien pour que l’ensemble reste captivant et fluide. Les personnages, bons et méchants, sont complexes et attachants, dotés d’une personnalité forte. Et l’histoire, même convenue, est rondement menée, savamment rythmée et parfaitement maitrisée. On le dévore à pleine dents pour, une fois refermé, en réclamer la suite d’urgence.
La Louve et la Croix est un vrai coup de cœur, violent et fort, que les amateurs du genre ne devraient surtout pas bouder.
On continue avec la critique de Lovebouquine, que l’on peut voir sur Critiques Libres :
L’histoire se déroule au XIIIème siècle, et on retrouve cette ambiance d’autrefois, la forêt des Carpates donne un côté mystérieux qui est magique. Clin d'œil.
Bien sûr, il y a une histoire d’amour, mais aussi politique qui à l’époque était gouverné par l’église qui souhaite détruire les anciennes traditions pour imposer leur foi. Ce sont des jeux de manipulation où les loups-garous sont des objets politiques.
Le personnage principal Lilly se bat contre elle-même, et est en détresse, c’est bien décrit et on en vient à la comprendre et à vouloir l’aider. Udolf lui est un jeune homme formidable et humble, c’est mon personnage préféré très, très touchant.
J’ai découvert cet auteur, et c’est un livre formidable qui se lit très vite, il y a beaucoup de personnages ce qui peut gêner la lecture (parfois) mais c’est un peu comme un Carlos Luis Zafron en fantasy, c’est un très beau livre !
Paperblog, maintenant, avec un extrait de la chronique de Dup, qui s’exprime au nom de la Librairie Dialogues :
Encore un livre que je n'ai pas pu lâcher à partir du moment où je m'y suis plongée...
J'ai eu l'impression de lire La Belle et la Bête à l'envers ! Udolf dans le rôle de la Belle et Lilly qui joue la Bête. Mais en beaucoup plus violent tout de même...
Elle m'a beaucoup touchée cette Lilly qui subit son dressage, qui lutte contre sa nature de monstre. Perturbée en permanence par son autre moi qui lui parle sans cesse, par toutes les fausses valeurs que lui a inculquées son maître, le chevalier teuton. Udolf aussi, car il n'est pas épargné par l'auteur: une enfance dévastée par le meurtre de tous les siens même s'il a été adopté par une famille aimante.
Bref, une belle histoire d'amour qui aurait pu être niaise à souhait, mais la magie de l'écriture fait qu'on l'avale sans s'en rendre compte tant il y a d'actions, de violence, de haine contre le fanatisme religieux. Voilà un one-shot réussi, servit par une écriture agréable et efficace qui en fait un réel page-turner. En tout cas je serai au rendez-vous pour le suivant !
Sur Bienvenue chez Iluze, cette dernière lui accorde un joli 9 sur 10 :
Passé le 1er tiers (qui sert à planter le décor), ce roman est impossible à lâcher ! Tous les ingrédients sont présents pour vous faire passer un bon moment: pas mal d'action, une jolie histoire d'amour et beaucoup de suspens.
La psychologie des personnages est assez travaillée. J'ai beaucoup aimé Udolf. Ce jeune homme a beaucoup de mal à parler de ce qui s'est passé dix ans auparavant: le massacre de sa famille. Il y a aussi Lily, qui avec sa personnalité double, nous rappelle que chacun de nous a une mauvaise face cachée.
Les pages se tournent donc à toute vitesse et on arrive fatalement à la fin qui est à la hauteur de l'histoire. De plus, la louve et la croix est un roman qui se suffit à lui-même. Une suite n'est vraiment pas utile. Et ça fait plutôt plaisir quand on a des PAL gigantesques de tomber sur un tome unique, non ? ;) Ce fut donc un coup de coeur pour moi. Amis du fantastique, jetez vous dessus !
Au tour de Lounapil sur le Blog de Caro :
Tout simplement époustouflant! C'est simple, une fois que ce roman a été ouvert, je n'ai pas pu le lâcher! Je m'étais dit qu'il s'agissait d'un énième livre mettant en scène des loups-garou mais il n'en est rien.
J'ai adoré aussi le personnage de Lilly, cette jeune fille dont on ne sait presque rien. Elle a été dressée pour se battre et tuer et elle ne connaît que la violence. Toute son existence on lui a répété qu'elle n'était qu'un animal et qu'elle n'avait pas d'âme. Mais quand elle rencontre Udolf, une autre Lilly s'éveille. En effet, elle découvre l'amour et la compassion. Ainsi au fur et à mesure deux "moi" distincts occupent le même corps: le moi sanguinaire, le moi humain. Lilly est forcée de lutter contre elle-même et de refouler le barbarie qu'elle tente d'enfouir au plus profond de son âme. J'ai donc suivi avec intérêt cette lutte de pouvoir au sein de cet être qui semble a priori si fragile.
Enfin, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Udolf. Son humanité et son amour sont si grands qu'ils permettent à Lilly de redevenir une jeune femme. Courageux malgré son handicap, il n'hésite pas à se sacrifier pour ceux qu'il aime. Son histoire traumatisante est savamment distillée par l'auteur au fil des pages et des retours en arrière. Udolf devient un héros malgré lui!
Sur Mes Imaginaires, par Sandrine :
Ce qui est intéressant n'est donc pas tant cette histoire d'amour impossible (quoi que...) que l'aspect historique du roman. L'accent est clairement mis sur les méthodes vraiment peu catholiques de christianisation : avec l'accord des plus hautes instances de l'Ordre et de l'Église, le commandeur de province Erhard dresse un monstre pour qu'il devienne une machine à tuer les païens prusans qui ne se convertissent pas assez vite et se révèlent être des adversaires aussi féroces que les Sarrazins.
C'est cet aspect religieux qui rend ce livre original et recommandable. Le thème du loup-garou n'est pas prétexte à de fastidieuses descriptions sanglantes mais bien plutôt à une réflexion sur l'origine du Mal : Lilly est-elle plus coupable d'être née monstrueuse et de suivre ses instincts pour obéir à son maître qui n'hésite pas à la battre, ou bien est-ce son maître, qui est coupable d'entretenir cette nature monstrueuse et de l'utiliser au nom de Dieu ? L'ambiguïté n'est pas de mise, on devine la réponse, mais l'idée est bonne et son traitement historique bien mis en scène.
On termine par la conclusion de Zaahne, sur Les Chroniques de l’imaginaire :
Ce très beau roman, parfaitement documenté et à la prose magnifique, est un régal qui ne peut se lâcher en cours de route. L'histoire est très belle et les allers-retours dans le passé ne font qu'éclairer sous un jour nouveau le destin de cette jeune fille inhumaine.
La Louve et la Croix est disponible dans toutes les bonnes crémeries. ;)