Avant de vous présenter nos deux héros, il serait préférable d’introduire le décor. Celui des Fables de Bill Willingham.

Nous voulons effectivement parler de la célèbre série de comics, publiée par Vertigo en Étasunie et de notre côté de l’Atlantique par… non pas Milady Gaphics, mais Panini. Si vous n’êtes pas familier avec cet univers, vous en connaissez pourtant tous les protagonistes : Blanche-Neige, les Trois Petits Cochons, Boucle d’Or, le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon, le Grand Méchant Loup, le Prince Charmant, Pinocchio…

Tout ce petit monde issu des nombreux et célèbres contes de notre enfance existe réellement. Chassés de leurs royaumes par un mystérieux et puissant ennemi commun, l’Adversaire, les « Fables » se sont réfugiés dans le seul monde dont l’Adversaire semble se désintéresser totalement. Le nôtre.

Depuis leur exode, nos amis résident à Fableville, dans l’état de New York, et mènent désormais une vie bien plus banale. Le Roi Cole est le maire de la ville, et il est secondé par Blanche-Neige. Le Grand Méchant Loup (qui ne l'est plus autant que ça) est devenu Shérif. Quant au Prince Charmant, il en est à son troisième mariage…

Bref : Fables, c’est bon, mangez-en. (Pour preuve, la série a remporté une douzaine d’Eisner Awards) Il y a une dizaine de volumes disponibles en VF, sans compter les spin off. Mais revenons à nos deux lurons…

Bill Willingham a eu en 2007 l’idée d’écrire ce roman dérivé de ses propres BD pour dévoiler une histoire revenant aux sources de sa propre mythologie. En ce temps, le grand exode n’avait pas encore eu lieu, et l’Adversaire réunissait ses forces avant de lancer son offensive. Nous faisons la connaissance des Piper, une famille de ménestrels itinérants depuis des générations.

Bien que Max soit l’aîné de la famille, c’est le cadet, Peter, qui hérite du trésor familial : une flûte magique, sculptée dans l’os du doigt d’un géant. Ce legs paternel crée un début de conflit entre les deux frères, qui explose le jour du drame : lorsque l’Adversaire se décide à frapper, à la surprise totale. Pour échapper aux gobelins qui sont à leurs trousses, les Piper et leurs amis sont contraints de fuir dans les profondeurs de la Forêt Noire. C’est là que se joue un nouveau drame familial : l’assassinat du père de Peter et Max.

Nous n’allons évidemment pas vous raconter qui est coupable, ni quelles sont les péripéties qui firent de nos frères ennemis les héros d’une légende. Voleur, assassin, ménestrel, enquêteur, sorcier, mendiant : la mélodie de la vengeance entraînera Peter et Max dans une course-poursuite depuis les âges sombres des contes jusqu’à notre monde moderne.

Navré pour cette avalanche de textes, mais il nous faut non seulement replacer le contexte, et calmer notre enthousiasme. Vous le savez, lorsqu’on tient un livre qu’on chouchoute, on parle, on parle…

Ainsi, sachez enfin que ce roman est illustré de main de maître par Steve Leialoha, encreur attitré de Fables, et qu’une véritable bande-dessinée conclut l’ouvrage. Intitulée Le Prix d’une fin heureuse, cette courte histoire inédite sert à la fois d’épilogue/conclusion à ce fantastique roman et de chaînon manquant avec les comics.

Si vous êtes des adeptes de ces derniers, vous découvrirez quelques secrets sur vos personnages fétiches. Et pour les autres, je vais paraphraser ma voisine de gauche (Céline) qui a pu lire le bouquin sans avoir lu les BD au préalable (une erreur corrigée depuis) : « Peter & Max réunit tout ce qu’on aime dans la Fantasy et les contes de fées ».

Rendez-vous le 19 novembre.

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