C’est le grand retour du pape de la SF. Après une petite pause qui a pris la forme d’un recueil de nouvelles (Manhattan à l’envers, qui vient d’être réédité en poche chez Milady), Peter F. Hamilton revient à un bon gros roman !
Newcastle-upon-Tyne, 2143. Ville rendue florissante par le portail transspatial donnant accès à la planète St Libra et à son précieux biocarburant, elle devient le lieu d’un meurtre brutal. La victime est un clone appartenant à la richissime famille North et la méthode employée ressemble étrangement à celle d’un massacre commis sur St Libra vingt ans plus tôt. Tandis que l’inspecteur Hurst mène son enquête, les autorités rouvrent le dossier Angela Tramelo, condamnée à perpétuité pour le premier crime. Selon elle, le véritable coupable serait d’origine extraterrestre. L’Alliance pour la défense de l’humanité décide d’envoyer une mission scientifico-militaire à travers le portail. Mais alors que l’expédition s’isole dans la jungle hostile, ses membres meurent les uns après les autres…
La Grande Route du Nord ne prend pas place dans le même univers que L’Étoile de Pandore et La Trilogie du Vide. Mais si vous n’avez jamais eu l’occasion de lire l’une ou l’autre de ces merveilles (honte sur vous !) ce nouveau roman (en deux parties, précisons-le) peut donc tout à fait servir d’entrée en matière des space operas de l'auteur. Ici, l'opéra en question n’atteins pas une échelle galactique, l'intrigue est donc plus accessible.
Comme chaque création récente de l’auteur, ce livre comporte un aspect policier, mais c’est dans celui-ci qu’il est le plus présent et le mieux maîtrisé. Son nouveau limier, Sidney Hurst, devra suivre des traces diffuses s’il veut aller au bout de ce job. L’auteur lui a concocté une enquête complexe mais terriblement intelligente, parfaitement ancrée dans un futur construit avec crédibilité, sinon avec réalisme, à la manière d’un Carbone modifié. Et on peut vous promettre que le dénouement de cette histoire vous amènera bien au-delà de la résolution de ce mystère.
Mais Hamilton ne se repose pas sur les lauriers du thriller pour autant. Pour varier les plaisirs, il utilise cette fois une luxuriante planète verte comme décor principal. Hamilton nous avait habitués au froid de l’espace et aux jungles urbaines, pas aux forêts. Mais il s’est aventuré sans peur dans ce territoire, et nous retranscrit ses visions de façon très convaincante. Quelque part entre Predator, Avatar et Deathworld (pour ne pas citer que des films !), vous allez être les témoins de la survie de cette expédition. « Un exotisme futuriste réussi », comme dit Stéphane Marsan, à raison.
La première partie de La Grande Route du Nord est disponible dans toutes les bonnes crèmeries. La seconde est déjà programmée pour mars 2014 !