On vous a beaucoup parlé du phénomène qui entourait le roman d’Antoine Rouaud, sans trop vous présenter l’histoire. C’est presque paradoxal, mais il faut aussi avouer que ça se comprend : après tout, c’est sans aucun doute l’une de nos plus grandes aventures éditoriales.
Aujourd’hui, non seulement nous allons vous détailler le pitch de l’histoire, mais nous allons aussi tenter de vous expliquer pourquoi nous avons été séduits...
An 10 de la République, dans la cité portuaire de Masalia.
Dun-Cadal n’est plus que l’ombre de lui-même. Trahi par ses amis et accablé par la mort d’un être cher, celui qui fut le plus grand général de l’Empire déchu passe désormais son temps à boire dans une taverne. Il s’est détourné de la politique, des aventures, et même de l’Histoire. Mais l’Histoire n’en a pas fini avec lui.
Viola est une jeune historienne à la recherche de l’épée de l’Empereur, symbole de l’ancien régime. Elle sait que Dun-Cadal est la dernière personne à avoir été en possession de la précieuse relique, qu’ il aurait cachée pendant les dernières heures de la révolution.
Curieusement, c’est lorsqu’elle met enfin la main sur l’ancien chevalier que débute une série d’assassinats. L’un après l’autre, tous les anciens alliés de Dun-Cadal sont abattus par un homme qu’ il a bien connu : l’assassin personnel de l’Empereur. L’ex-général en est convaincu : aucun de ces événements n’est le fruit du hasard. Dans l’ombre se dessine une conspiration qui va bouleverser le destin de chacun. Des secrets vont être révélés au fur et à mesure que Dun-Cadal va raconter son histoire.
La véritable histoire.
En treize ans de publication, nous avons tous eu l’opportunité de lire un certain nombre d’excellents livres. Si vous lisez ce magazine, c’est qu’après tout vous avez un certain bagage culturel en matière de Fantasy. En tant que vétéran, on aime croire qu’on a tout vu, tout lu. Et heureusement, grâce à des récits tels que celui-ci, on arrive encore à se tromper.
La Voie de la Colère n’est pas simplement un excellent exemple de Fantasy épique. C’est un roman qui, parce qu’il est parfaitement maîtrisé, réussit ce que peu d’œuvres de Fantasy ont su faire. Ici, Antoine entremêle le présent et le passé. Une intrigue subtile maintient le suspense, de révélation en révélation, donnant ponctuellement au lecteur les pièces qui lui permettront de former un puzzle dont il ne pouvait mesurer toute l’ampleur. Dun-Cadal se savait proche du centre d’une partie d’échecs, mais même lui n’a pu en analyser toutes les manœuvres.
Racontant comment de simples mortels, jetés dans le tourbillon de l’Histoire, deviennent des personnages de légende, ce livre est une performance romanesque d’amours perdues et d’amitiés trahies, d’action et d’intrigues, de loyauté, de vengeance, de chagrin et d’espoir. Tout le spectre d’émotions qu’on attend de ce genre : la grandeur d’un Martin, la bravoure d’un Gemmell, l’émotion et le panache d’un Rothfuss, la hargne d’un Lawrence et sans doute l’habilité d’un Gavriel Kay.
Nous ne sommes pas en train de vous garantir qu’Antoine Rouaud est l’égal de tous ces grands noms. (Ce sera à vous de vous faire votre propre opinion.) Mais il est indéniablement l’un des leurs. L’un de leurs héritiers, l’un de ceux qui contribueront à porter les littératures de l’imaginaire un peu plus loin. Son style rythmé, direct et sans fioritures, fait de cet ouvrage un véritable page-turner. L’effet est tout simplement magique.
Rendez-vous le 31 octobre.