Voici la troisième partie de notre compte-rendu détaillé sur la World Fantasy Convention. Cette fois, on évoque quelque chose qui, vous le savez, nous tient très à cœur…
De toutes les attractions que proposeraient par la manifestation, nous savions que la remise des Prix David Gemmell serait celle qui nous parlerait le plus. Comme vous le savez sans doute si vous suivez nos blogs, nous soutenons depuis ses débuts cette initiative lancée par Stan Nicholls et Debbie Miller pour saluer le travail d’une nouvelle génération d’auteurs au nom du Grand Homme.
Cette année, la cérémonie s’est greffée à la World Fantasy Convention, sans pour autant être étouffée par le gigantisme de la convention. Au contraire, on peut affirmer que les Gemmell Awards ont créés l’événement au sein de l’événement. Cela grâce aux milliers de lecteurs à travers le monde qui votent et par-là même le font exister, parallèlement à d’autres prix récompensant des œuvres de Fantasy, mais sélectionnées par des jurés.
Stella Gemmell et Stéphane Marsan.
Mais cette cinquième édition était un peu à part pour des raisons autres que géographiques ou politiques. D’abord, parce que Debbie Millier nous a quittés il y a peu. Il nous fallait donc honorer la mémoire de cette femme admirable qui était l’une des disciples de David Gemmell et qui l’a certainement rejoint de l’autre côté, dans le Hall des Héros. L’émotion était palpable pour une autre raison : la présence de Stella Gemmell. Après la disparition de son époux, celle-ci est restée très discrète, comme à son habitude. Le fait qu’elle ait été présente ce soir-là, pour la première fois depuis la création du prix, était une grande marque de respect envers Debbie et tous ceux qui perpétuent l’héritage de David. Ceux parmi nous qui ne la connaissaient pas ont été subjugués par sa prestance et par le charisme de cette dame au regard profond. Comme vous pouvez l’imaginer, serrer sa main fut grand honneur.
Magistral. C'est l'adjectif parfait pour décrire James Barclay.
La soirée était découpée en trois parties : un numéro d’ouverture, une vente aux enchères et la remise des prix en elle-même. Le maître de cérémonie que fut James Barclay s’est chargé des deux premières. Il a tout d’abord livré un monologue extrait de Légende qu’il a scandé au public avec panache et puissance. Pendant quelques minutes, nous étions des soldats Drenaï et Druss était là, nous incitant à rester brave face aux hordes nadires. C’était grandiose. L’auteur a ensuite pris le rôle de commissaire priseur, redevenant le James plein d’esprit et d’humour que nous connaissions.
En fait, on ne peut pas vous décrire sa prestation. Il faut le voir pour le croire. Et c’est bien pour ça qu’on est heureux d’avoir enregistré le tout ! Voici un best of de la cérémonie. Si vous le souhaitez, vous pouvez arrêter la lecture de cet article ici et enchaîner avec le visionnage de cette vidéo. (La partie concernant la vente aux enchères est sans doute un peu longue, mais il fallait rendre honneur au commissaire des ventes !)
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Vous êtes encore là ? Alors on va se permettre de dire quelques mots sur les gagnants de cette année.
Parlons d’abord de John Gwynne et de son roman Malice, lauréat du prix du meilleur premier roman, le Morningstar Award. Bien que nous ne le publiions pas, nous le félicitons pour cette belle entrée dans la famille Gemmell. Ce n’est pas rien !
Didier Graffet, ensuite. Deuxième nomination au Ravenheart Award (prix de la plus belle illustration) et deuxième prix décroché pour la couverture de Pays rouge de Joe Abercrombie, et qu’il a réalisée en association avec Dave Senior. (Ce dernier s’est chargé de la carte, Didier des lames. Parution en avril !) Pour ne rien vous cacher, nous supposions tous que notre ami artiste – lui le premier – partirait cette année les mains vides, pour la simple raison que, la dernière fois, il l’avait déjà emporté pour un roman de Joe, situé dans le même univers, et répondant donc aux mêmes codes graphiques. En supposant cela, nous avions alors oublié que c’était le public qui jugeait. Par ailleurs, et sans vouloir prendre de haut les autres concurrents, c’était amplement mérité…
Enfin, vous partagerez sans nul doute notre joie de Voir Brent Weeks décroché le gros lot ! En publiant la trilogie de L’Ange de la Nuit, nous savions que nous tenions là un futur prodige. La sortie de son deuxième cycle, Le Porteur de lumière, n’a fait que confirmer nos soupçons. La seule petite surprise vient du fait que nous imaginions une pareille consécration un tout petit peu plus tard, mais nous sommes ravis de nous être plantés.
Le Couteau aveuglant n’est « que » le cinquième livre écrit par Brent, mais il démontre tout son talent pour tisser des intrigues parfaitement ficelées, et sa capacité à créer des personnages incroyablement charismatiques. Ajoutons à cela une sacrée dose de culot, de l’originalité à revendre, et un enthousiasme palpable… et tout s’explique. Nous sommes heureux de le savoir lauréat du Legend Award du meilleur livre de Fantasy de l’année, qu’il a arraché à quatre autres auteurs de grand talent, qui plus est. En fait, la seule ombre au tableau, c’est que lui et son épouse Kristi n’aient pu être des nôtres. (Mais que voulez-vous, lorsqu’on est jeunes parents…)
On terminera ce rapport par vous remercier. Stan nous a fait savoir que le nombre d’électeurs issus des territoires francophones était encore une fois en hausse, preuve que vous avez répondu une fois de plus à notre appel annuel. Vous avez ainsi participé à une massive hausse du nombre de votes dans le monde entier : vous étiez plus de 14 000 issus de 101 nations différents.
Alors bravo à vous aussi !
- Première partie : La WFC (et les conventions anglo-saxonnes)
- Deuxième partie : Pourquoi Bragelonne y était ?
- Quatrième partie : Les autres prix
- Cinquième partie : Interviews et conférences
- Sixième partie : Parties !