Nous vous avions promis un compte-rendu sur la World Fantasy Convention, qui s’est tenue du 31 octobre au 3 novembre derniers, à Brighton. Et comme il y a énormément à dire, ce rapport sera proposé en plusieurs parties !
On inaugure logiquement cette série de billets par une présentation de l’événement et, de façon générale, de ce type de manifestation, très différente de celles auxquelles nous avons l’habitude d’assister, nous autres Gaulois.
C’est le Hilton qui accueillait la convention. Un petit coin de confort…
La World Fantasy Convention (ou Worldcon) est un événement itinérant qui se tient chaque année dans un lieu différent. Comme son nom l’indique, l’événement est international… encore qu’il se tienne aux États-Unis dans plus de 95% des cas. Ce type de convention est très différent d’un Salon du Livre ou d’une Comic Con’. Elle est plus proche d’une manifestation comme les Imaginales d’Épinal ou les Utopiales de Nantes, à ceci près qu’elle élit domicile le temps de quelques jours dans un bâtiment ; généralement un hôtel capable d’accueillir plusieurs centaines (voire milliers) de visiteurs, d’héberger un certain nombre d’invités et de réunir tout ce petit monde dans des grandes salles où sont organisées conférences, séances de dédicaces et autres attractions.
Les visiteurs se sont au préalable inscrits à l'événement en achetant ce qu'on appelle une "membership", pour avoir accès à tous les aspects de la convention, qui offre de nombreuses occasions d’approcher facilement les auteurs présents. Et il y avait beaucoup d’auteurs. Ces derniers sont invités généralement en amont, afin que les organisateurs puissent annoncer leur venue aussi tôt que possible, histoire de motiver les fans. Faire la rencontre d’auteurs tels que Joe Hill, Patrick Rothfuss, Tim Powers ou Tad Williams est assez facile pour peu que vous sachiez où les trouver (c’est indiqué dans le programme) et que vous ayez suffisamment de cran pour aller les voir et baragouiner quelques mots.
Un bel exemple de l’accessibilité des auteurs : Michael Marshall Smith himself faisait partie du staff, distribuant les pass aux membres !
On est donc très loin d’un star system qui, de toute façon, ne touche qu’assez peu les auteurs ayant choisi d’écrire dans les genres de l’imaginaire. Bien sûr, à tout cela s’ajoute parfois quelques guest stars qui apparaissent à l'occasion d’une seule et unique conférence. Par exemple, cette année, c’est Sir Terry Pratchett qui s’est montré en public, pendant une petite heure. Et là, tout de suite, il devient plus dur d’approcher la personne.
Mais, à titre de comparaison, échanger une poignée de main avec Neil Gaiman ou Scott Lynch n’est pas si compliqué. On peut même oser payer des coups à certains auteurs. Sur ce terrain, ces derniers sont sur le même pied d’égalité que les visiteurs lambda. Cela pourra vous paraître difficile à croire, mais parce que l’événement est limité aux seuls inscrits, les débordements sont rares. Il faut dire aussi que les auteurs anglo-saxons sont de toute façon beaucoup plus abordables qu’on ne le croit.
La « Dealer’s Room ». Là où les différents éditeurs, libraires ou artistes s’installaient pour vendre leurs derniers-nés.
Ajoutons enfin que, contrairement à la majorité des événements littéraires en rapport avec nos genres de prédilection, la WFC se démarque par son aspect "business". Si la majorité des personnes présentes sont là pour apprécier l’instant en bonne compagnie et une pinte de brune à la main, il n’est pas rare de voir des agents littéraires et des éditeurs en plein rendez-vous professionnel (mais toujours une pinte à la main).
À suivre :
- Deuxième partie : Pourquoi Bragelonne y était ?
- Troisième partie : Les Gemmell Awards
- Quatrième partie : Les autres prix
- Cinquième partie : Interviews et conférences
- Sixième partie : Parties !