Le mois de février verra la parution d’un sacré paquet de nouveautés. Parmi elles, La Voie des ombres, premier volume d’une trilogie qui tue. Littéralement.
L’Ange de la nuit raconte l’histoire d’un jeune garçon des rues, Azoth. Comme beaucoup d’orphelins de la ville, son enfance n’est pas de tout repos. Appartenir à la guilde des voleurs ne lui épargne aucune difficulté. Pour s’en sortir, il décide de demander à Durzo Blint de devenir son élève. Mais Durzo n’est pas artisan ou marchand… c’est un assassin.
Le texte de présentation ci-dessus est assez court, mais c’est volontaire. Primo parce qu'on ne veut pas vous en dire trop... histoire de vous laisser le plaisir de découvrir par vous-mêmes l'univers. On peut quand même vous préciser que c’est une histoire à mi-chemin entre Waylander et L’Assassin Royal. Le premier pour son ambiance et ses personnages, le second pour son aspect initiatique. Rajoutons à cela un soupçon de Locke Lamora pour le décor et vous aurez un aperçu du schmilblick...
Deuxio, car l’auteur himself vous présente son bébé plus bas. Brent Weeks a en effet accepté d’être interviewé à l’occasion de l’envoi de la dernière newsletter en date, celle-là même que les abonnés du Club Bragelonne ont pu recevoir il y a quelques jours.
Pour l'anecdote, sachez qu’aux Etats-Unis, les trois tomes de la trilogie sont respectivement sortis chez Orbit en octobre, novembre et décembre 2008. Oui, en trois mois seulement, ce qui est assez rare pour le faire remarquer. D’autant que La Voie des ombres est l’un des plus gros succès de l’an dernier en Fantasy, malgré sa sortie en fin d’année. Même chose en Angleterre.
On espère que la France suivra, mais ça, ce sera à vous d’en juger. Le roman sort le 19 février, paré d’une illustration signée Frédéric Perrin, qui a déjà réalisé celles du Grand Pays et de L’Exil. (Rien de comparable à la couv’ originale, bien qu’elle soit pas mal du tout. Très Assassin’s creed dans l’esprit, vous ne trouvez pas ?)
Mise à jour : C'est tout chaud ! La direction artisitique vient tout juste de nous livrer l'illustration finale de La Voie des ombres. C'est cette dernière qui illustre désormais la tête de cette news. Merci qui ?
Vos romans rappellent ceux de Robin Hobb ou de David Gemmell, mais aussi Charles Dickens et certains feuilletons du XVIIIème et du XIXème siècle. Sont-ce vos influences ?
Tout d’abord, je vous remercie de me comparer à des auteurs aussi talentueux. Dickens et les écrivains de feuilletons m’ont effectivement influencé, mais pas de la manière à laquelle vous pensez. Quand on écrit un chapitre par semaine, le lecteur doit s’absorber rapidement dans l’épisode et une fois arrivé à la fin, il doit piaffer d’impatience pour savoir la suite. Dickens était obligé d’écrire ainsi pour que les gens attendent son feuilleton dans le journal semaine après semaine. J’ai fait la même chose pour que les lecteurs n’ai jamais le temps de penser aux corvées qu’ils ont à faire ou qu’il serait plus raisonnable d’aller se coucher parce qu’il est tard.
L’histoire et le monde de La Voie des ombres sont très développés, pleins d’action et avec des personnages très intéressants. Mais il y a aussi un aspect très sombre et dur. (Certains protagonistes sont victimes de choses horribles, mais nous n’en dirons pas plus.) C’est assez rare dans la Fantasy. Pourquoi selon vous ?
À mon avis, la noblesse d’un personnage se définit par les dangers qu’il affronte. Nous avons tous vu des films ou le héros prend une balle, a le souffle coupé pendant une minute ou deux, puis passe le reste du film à courir. N’est-ce pas ? Dans la plupart des livres, seul le meilleur ami du héros est vraiment en danger. D’ailleurs, plus le personnage principal est geignard, plus son ami à des chances de mourir. C’était peut-être original quand Shakespeare a écrit Roméo et Juliette et qu’il a tué Mercutio, mais c’était il y a quatre cent ans ! Quand l’un de mes personnages court un risque, je veux que personne ne sache s’il va s’en tirer. Comme dans le monde réel où, parfois, les gens sont anéantis par des tragédies inattendues. D’un autre côté, ils bénéficient aussi, de temps à autre, d’une chance inopinée.
Aux Etats-Unis, votre trilogie est sortie en trois mois. Du jamais vu. Il semblerait que vous ayez dû la terminer très vite pour honorer la date de parution. Comment avez-vous pu tenir une telle échéance ?
Comme j’aimerais écrire aussi vite. En fait, j’ai mis cinq ans pour achever cette trilogie. Quand j’ai décroché mon contrat américain, j’étais à la moitié du troisième tome. Une publication rapide est excellente, quand elle est possible. Ainsi, les lecteurs n’ont pas à attendre entre trois et cinq ans pour finir un cycle. Les libraires n’ont pas non plus à bloquer des étagères ad vitam aeternam pour voir si les livres marchent bien. Et les auteurs n’ont pas à craindre qu’un an se passe et que les lecteurs oublient combien ils ont aimé le livre précédent. Quoi qu’il en soit, publier trois livres, et des gros en plus, au lieu d’un reste un procédé assez brutal. L’été dernier n’a pas été très amusant.
Stéphane Marsan, le directeur éditorial de Bragelonne, dit qu’il compte parmi les éditeurs ayant dévoré votre livre pratiquement dans la nuit et qu’il en a acquis les droits dans la foulée. Comment expliquez-vous un tel enthousiasme quand il y a autant de romans de Fantasy sur le marché ?
Par l’excellence de ses goûts? Je plaisante. Si vous appréciez les descriptions poétiques pour chaque lever de soleil ou les exposés de dix pages sur le fonctionnement de la magie dans un monde de Fantasy, vous n’aimerez sûrement pas mes livres. En revanche, si vous recherchez des livres dynamiques, surprenants et aux personnages très travaillés, la trilogie de L’Ange de la Nuit est pour vous.