Maquereaux. Politiciens véreux. Policiers corrompus… Sorciers.
Ici, le criminel est roi. Les rues résonnent des cris des poissonnières, des hurlements des marchands dévalisés, des invitations des filles de joie. Ici, quand quelqu'un disparaît, les piètres efforts des gardes garantissent qu'on ne le retrouvera jamais.
Notre première pépite de l'année est un roman noir.
Si l'obscurité n'est pas étrangère au genre la Fantasy épique telle qu'on la conçoit ces temps ci (comme dans L'Ange de la Nuit, par exemple), celle qui est dépeinte dans ce cycle prévient tout espoir, empêche toute rédemption. La lie de l'humanité vit ici. Et c'est à Basse-Fosse que Prévôt a élu domicile.
Ancien soldat, ex-agent des renseignements, il a connu le pire de ce que l'humanité peut offrir. Désormais, il est trafiquant de drogue. Aussi respecté et craint qu'un seigneur du crime, il a néanmoins gardé de son ancienne vie un don : celui de s'attirer des ennuis. Mais impitoyable comme il est - ou plutôt, comme il l'est devenu - il s'en accommode sans mal. On pourrait dénicher une âme plus noire que la sienne, mais pas plus troublée.
Mais un jour, on découvre dans une ruelle de Basse-Fosse une jeune fille horriblement mutilée. Pour Prévôt, il n'y a que très peu de choses qui peuvent être qualifiées de mauvaises. Tuer un enfant est l'une d'elles. L'idée d'enquêter lui est bien sûr venue en tête, mais le temps où il portait fièrement l'insigne est révolu. Pourtant, un concours de circonstances (vraiment ?) vont l'amener à se pencher sur cette affaire.
Le Baiser du rasoir est violent, dur et sans concessions. Un pavé lancé dans la mare de la Fantasy traditionnelle. Avec un style acéré et une voix digne de Richard Morgan, Daniel Polansky se crée un passage à grand renfort de coups de boule.
Le roman sort le 20 janvier, ce vendredi. Peu après sa parution, on vous permettra de faire plus ample connaissance avec ce nouveau venu dans le paysage littéraire de la Fantasy. Alors ne vous éloignez pas, regardez à droite et à gauche avant de traverser, et évitez les coins trop sombres…