Où notre intrépide reporter, Jean-Claude Dunyach, franchit un océan déchaîné pour se rendre sur les lieux de la convention…
En fait, le voyage est plutôt agréable… Tout commence dans la file d’attente de l’aéroport de Roissy, quand les premières phrases soulignées d’une pointe d’accent québécois jaillissent autour de moi. C’est l’occasion de retrouver l’incroyable gentillesse des gens de là-bas, toujours prêts à bavarder affectueusement avec ceux qui viennent admirer la Belle Province.
Ça continue dans l’avion, où mes voisins m’indiquent plein de choses à visiter à Montréal, ce qui est terriblement frustrant… Dans les jours qui viennent, je serai enfermé dans un immense Palais des Congrès en compagnie de milliers de cinglés dans mon genre, venus parfois d’encore plus loin pour le plaisir de faire signer leurs livres, de bavarder avec quelques géants de l’imaginaire (cette année, la liste est longue) et de faire admirer leurs costumes de Jedi, d’elfe ou leur fourrure d’Ewok. Mais en attendant, je regarde Good Morning England sur la mini télé incrustée dans mon siège, et je savoure la bande son. Autour de moi, plein de voyageurs sont branchés sur le même film et tout le monde secoue la tête en cadence en écoutant les Kinks ou les Who. On se croirait au premier rang d’un concert de Status Quo. Rock n’ Roll... ce voyage commence bien.
Une fois la douane franchie, je saute dans un taxi en compagnie de Jeanne A. Debats, arrivée une demi-heure avant moi, et direction downtown Montréal. Bref passage à l’hôtel, où mes caisses de livres m’attendent sagement, puis je fonce m’acheter l’indispensable transformateur 110/220 volts. J’ai rendez-vous à 17h30 avec les McAllister au grand complet, leur livre sera un des événements de ces prochains jours et je m’attends à ce que ce soit la dernière occasion de passer un moment tranquille avec eux. Le décalage horaire frappe sournoisement, alors je m’offre une rasade de vitamine C concentrée avant de sortir. Sur la route encore !
Il fait un temps magnifique, et les rues résonnent de musiques variées. Outre Jean-Louis Trudel et Yves Meynard, nous retrouvons Eric Picholle et Anouk pour un souper rapide en terrasse, tandis que les vidéos de Michael Jackson, heureusement muettes, se succèdent sur les écrans du restaurant… Yves et Jean-Louis parlent de leurs projets, de leurs façons de travailler qui évoluent (faut-il faire un plan complet pour un roman avant de l’attaquer ? Vaste question…), du recueil de McAllister qui vient de paraître chez Alire et que j’achèterai demain sans faute... Du coup, le souper s’éternise, et nous manquons le rendez-vous avec l’équipe Bragelonne. Pas vraiment grave, on doit se retrouver dans quelques heures avec Tom Clegg pour parler de la renaissance du Space Opera devant un public qu’on espère nombreux. Et je me retrouverai également face à Jeanne pour une séance de lecture de nos textes, ce qui va se révéler un exercice périlleux, je le sens.
Retour par le Palais des Congrès et l’hôtel Intercontinental, en suivant Jean-Louis dans le dédale du Montréal souterrain. Anouk nous fait remarquer un tee-shirt «I want a hug», qu’on pourrait transformer d’un coup de marqueur en «I want a Hugo», pour la cérémonie de remise des prix. Yves Meynard en sera l’un des maîtres de cérémonie et s’inquiète pour son "tuxedo". Encore un spectacle à ne pas manquer…
Au fur et à mesure qu’on se rapproche du lieu de la Convention, les visages que l’on croise deviennent familiers. C’était Silverberg assis là, tu crois ? Là, c’était Robert Sawyer, en compagnie d’autres auteurs canadiens... Il est quatre heures du matin à mon horloge interne, il est temps d’envoyer cette chronique et de dormir, mais je suis trop impatient pour ça. Demain n’arrivera pas assez vite, de toute façon.
À suivre…